Homme nu debout de dos, lumière saturée bleue sur fond rouge.

Mise en lumière du corps nu sur scène

Mémoire de recherche / ENSATT

2014
présentation

          À mon arrivée à l’ENSATT et en allant voir des spectacles de théâtre et de danse où la nudité était présente, je me suis demandé ce qui amenait un metteur en scène ou un chorégraphe à exposer la nudité ; quelle influence dramaturgique a-t-elle sur une pièce ? 

          Au fil de mon cursus, j’ai souhaité approfondir ce questionnement sur la nudité en interrogeant la mise en lumière du corps nu. En quoi la lumière peut-elle masquer la nudité ? Comment peut-elle habiller un corps nu ? Ou, à l’inverse, comment peut-elle montrer le corps de l’acteur, accentuer la sensation de nudité ? Comment peut-elle le dévoiler, l’exposer en toute transparence aux yeux du public ? 

distribution

Autrice Juliette Besançon
Tutrice du mémoire Marie-Christine Soma 
Coordinatrice des mémoires Mireille Losco 
Professionnels consultés Christine Richier, Michel Theuil, Begoñia Garcia Navas, Jean-Claude Espardeilla, Camille Mutel, Matthieu Ferry, Roland Huesca, Jean-Claude Fonkenel, Paul Beaureilles, Mathias Roche, Lou Cantor, Toufik Oudrhiri Idrissi, Laurence Blavette, Bernard Dessaut, Muriel Plana, Robin Lamothe, Anouck Everaere

Photo de couverture © Juliette Besançon

Femme nue assise par terre, tête dans ses mains, lumière tâchetée sur son corps.
Lumière qui habille le corps, expérimentation au rétroprojecteur © Juliette Besançon
Femme nue allongée par terre, petits points de lumière chaude sur son corps.
Lumière perforée, expérimentation au gobo © Juliette Besançon
Femme nue allongée par terre, tâches de lumière irisée sur son corps.
Lumière seconde peau © Juliette Besançon

          J'ai, dans une première phase de travail, analysé des pièces existantes : Trois décennies d'amour cerné (Thomas Lebrun), Le secret de la petite chambre (Cathy Testa et Marc Thiriet), Tragédie (Olivier Dubois), Effraction de l'oubli (Camille Mutel), Un peu de tendresse bordel de merde ! (Dave St-Pierre), et d'autres... 
          A la suite de ces recherches et avec toutes ces images en tête, je n'ai pas hésité à expérimenter par moi-même la mise en lumière des corps. J’ai considéré les nudités que j’ai éclairées comme des pages blanches, j’ai écrit avec la lumière et cela m’a totalement passionnée. Expérimenter moi-même m’a permis de continuer à apprendre mon futur métier d’éclairagiste d’un point de vue artistique mais aussi humain. Je n’imaginais pas que ces expériences allaient à ce point m’apprendre à communiquer avec les personnes sur scène. Même si j’élaborais mes éclairages dans un contexte de recherche, je devais montrer aux modèles que je savais où j’allais, afin de les mettre en confiance. Je ne pouvais pas être approximative dans mes indications, surtout dans le contexte de la nudité. Je pense que le dialogue a été la clé : je n’aurais pas pu atteindre mon objectif sans l’acquisition de la confiance de mes modèles. 

Homme dansant, mains au sol, lumière en contre bleutée.
Lumière crue, solo de danse de Robin Lamothe © Anouck Everaere
Homme dansant debout, son corps est peint avec des coulées de lumière bleue.
Light-painting © Anouck Everaere
Homme dansant au sol, lumière saturée bleue.
Homme en bleu © Anouck Everaere

          Cette recherche aura été pour moi un réel enrichissement personnel. Les spectacles et les photographies que j’ai pu observer m’ont inspirée : ils ont aiguisé mon regard d’éclairagiste en m’apportant une réelle ouverture d’esprit. Les nudités m’ont passionnée : corps viscéral ou secret, corps désirable ou répulsif, corps exposé ou sublimé. Le corps nu est une formidable matière vivante pour les metteurs en scène et les éclairagistes. Chaque corps est différent et les mises en scène de la nudité sont multiples. C’est cette pluralité de l’interprétation de la nudité qui rend la réflexion intéressante. Observer les différentes façons d’éclairer la peau m’aura permis de pousser mon analyse en me basant sur un exemple précis. La matière-peau a été une sorte de référence dans mon observation du faisceau lumineux : elle m’a en fait permis de réfléchir à la lumière dans sa globalité. 

Captation de la soutenance, solo de danse de Robin Lamothe © Marie Ramparany et Théo Douziech