Trois femmes et quatre hommes sur scène dans un décor métallique, lumière ambrée.

Wareware no moromoro

Hideto Iwaï

2018
présentation

         Reclus chez lui à l’adolescence, le Japonais Hideto Iwaï a transformé son expérience vécue en matière scénique douce-amère. À l’invitation du T2G – Théâtre de Gennevilliers et avec le Festival d’Automne, il crée son premier spectacle en français, inspiré de la vie de participants, professionnels et amateurs, rencontrés à Gennevilliers.

          Participer à la création du spectacle Wareware no moromoro a été pour moi une véritable aventure humaine. Les acteurs portaient des bribes de leur vie sur le devant de la scène et la construction du récit s'effectuait en collaboration, au fil de nos échanges. La rencontre avec Hideto Iwaï m'a permis d'appréhender la lumière d'une nouvelle manière. Étant sur scène à sa demande pendant les représentations, j'intervenais physiquement sur la lumière, la rendant mouvante pour accompagner le décor évolutif imaginé par Kie Yamamoto. Je ne pouvais plus me protéger derrière ma console lumière en haut du gradin, je devais intégrer les histoires racontées, tout comme les autres interprètes. 

distribution

Conception et mise en scène Hideto Iwaï
Avec Marion Barché, Salima Boutebal, Loïc Carcassès, Aurélien Estager, Lucienne Larue, Michel Larue, Mathieu Montanier, Abdallah Moubine
Texte Marion Barché, Salima Boutebal, Lucienne Larue, Michel Larue, Mathieu Montanier, Abdallah Moubine, Hideto Iwaï
Collaboratrice artistique à la mise en scène Aïko Harima
Scénographie et costumes Kie Yamamoto
Assistanat costume Gwendoline Grandjean
Lumière Juliette Besançon
Son Margaux Robin
Traduction en français Aurélien Estager
Traduction en japonais
Satoko Fujimoto

Production Fondation du Japon et Théâtre de Gennevilliers
dans le cadre du Festival d’Automne à Paris 

Photo de couverture © Kos-Crea Photo Japan Foundation

Trois femmes et quatre hommes autour d'une table avec nappe blanche, lumière intense et chaleureuse centrée sur l'assemblée.
Les acteurs interprétant la famille de Marion © Kos-Crea Photo Japan Foundation
Une femme marche sur une table bras écartés, deux hommes la suivent, lumière ambrée qui sculpte son corps.
Marion Barché interprétant son propre rôle © Kos-Crea Photo Japan Foundation
Un homme debout sur une table pointe du doigt un autre assis sur une pile de chaises au loin, une femme le regarde, lumière ambrée, focalisée sur le premier homme.
Abdallah Moubine désigne son père, joué par Mathieu Montanier. © Mammar Benranou

          De seize à vingt ans, Hideto Iwaï est rentré dans la catégorie japonaise des « hikikomori », ces personnes qui, par phobie sociale, ne quittent plus leur domicile. Le théâtre lui a offert une porte de sortie, et depuis, l’acteur, scénariste et metteur en scène, aujourd’hui reconnu au Japon, s’attache à retracer avec humour des parcours singuliers puisés dans la société contemporaine. Avec cette création, le T2G – Théâtre de Gennevilliers lui offre pour la première fois la possibilité de confronter son expérience à celle d’acteurs et d’amateurs français. Au fil de plusieurs séjours, Hideto Iwaï est parti à la rencontre d’habitants de Gennevilliers et de comédiens français. Après avoir écouté leurs récits de vie, il a composé avec eux un spectacle sur-mesure qui traite des relations humaines, de l’amour aux liens entre parents et enfants. Son sens de la mise en scène décalée, plus poétique que réaliste, était déjà sensible dans Le hikikomori sort de chez lui, récemment salué en tournée à Paris : ici, Hideto Iwaï porte un regard lucide et bienveillant sur un autre contrat social, pour mieux nous parler de notre propre culture.

Homme et femme regardent un autre homme, perché sur une pile de tables, visage recouvert d'un papier, lumière bleutée.
Michel et Lucienne Larue vivent leur première expérience sur une scène. © Mammar Benranou
Deux femmes, l'une assise, l'autre allongée sur un lit, dans un carré de métal au sol, lumière très froide et contrastée.
Salima Boutebal et Marion Barché © Kos-Crea Photo Japan Foundation
Une femme debout tient un long drap blanc sur lequel un homme est assis, lumière bleutée en contre.
Marion Barché et Mathieu Mathieu Montanier © Mammar Benranou

          Je veux que les spectateurs sachent que pendant qu’ils vivaient leur vie et traversaient toutes sortes d’expériences et d’émotions, les participants de ce spectacle ont vécu d’autres choses, que nous allons leur raconter. Certaines ont eu lieu avant la naissance des spectateurs, mais tout ce qui s’est produit avant notre naissance a forcément eu des conséquences sur notre époque. Pour le dire autrement, je veux me servir du théâtre pour créer un lien entre les personnes qui sont sur scène et les spectateurs.

          Mon travail est en constante évolution : mes œuvres s’éloignent petit à petit de ce qu’on appelle le théâtre. Les acteurs ne jouent pas uniquement des personnages, l’éclairagiste ne se contente pas d’appuyer sur des boutons derrière le public, et il n’est pas nécessaire que les acteurs disent toutes les répliques du texte. D’ailleurs, au début du processus de création, le texte est un élément essentiel, mais plus l’écriture de la mise en scène avance, moins nous en avons besoin. J’ai le sentiment que le théâtre est quelque chose qui n’en finit pas d’ouvrir de nouvelles possibilités.

Hideto Iwaï, propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat (La Terrasse, 23/10/2018)

Femme à genoux tient une perruque blonde au-dessus de sa tête, lumière bleutée et tamisée.
Marion se coupant les cheveux © Mammar Benranou
Quatre hommes et trois femmes dans un décor cubique métallique, l'un d'eux est suspendu, lumière bleue.
© Kos-Crea Photo Japan Foundation
Femme assise sur une table, de profil, lumière intense et froide.
© Kos-Crea Photo Japan Foundation